Pour moi, cette époque de l’année
est toujours propice aux bilans. Je regarde en arrière et je me pose toujours
les mêmes questions : qu'ai-je fait de ces douze derniers mois ? et
de ces dernières années ? quand on passe son temps à attendre quelque
chose qui ne vient pas, l’exercice n’est pas facile, mais indispensable. Alors,
remontons en arrière jusqu'en…
Juin 2009 : après une
dernière tentative de FIV qui s’est terminée en total fiasco, nous nous
décidons à écrire au conseil général de notre département pour demander notre agrément en vue d’une adoption.
Septembre 2009 : réunion
d'information dans une annexe du conseil général. Nous découvrons de nouveaux
termes, des chiffres et des graphiques défilent sous nos yeux, le discours est
rodé, on nous prévient : le parcours sera semé d'embûches et il n'est même
pas certain qu'il aboutisse. Merci pour les encouragements.
Juillet 2010 : premier
entretien avec l'assistante sociale qui nous explique comment les choses vont
se passer. C'est vrai que 10 mois se sont écoulés depuis la réunion
d'information et qu'un petit rappel est
plus qu'indispensable. Le contact se fait plutôt facilement. On part de son
bureau plein d'espoir : les choses bougent enfin.
Septembre 2010 : premier
entretien avec la psychologue. Une discussion à bâtons rompus, propice à la
réflexion, mais aux doutes aussi… et si finalement nous n'étions pas prêts ? Alors on se documente, on lit des livres, on surfe sur internet…
on se rassure comme on peut.
Octobre-Novembre 2010 : les
entretiens continuent. L'assistante sociale se rend chez nous. La
psychologue nous reçoit séparément. Nos lectures se poursuivent et notre projet
se précise : un enfant entre 0 et 4 ans, garçon ou fille, de toute
origine. L'Afrique, ce serait super.
Décembre 2010 : nous
recevons les rapports de l'assistante sociale et de la psychologue. Plutôt
positifs d'ailleurs. Mais il nous faut attendre que la commission se
réunisse : ce ne sera pas avant le 18 janvier 2011.
Février 2011 : on obtient enfin notre agrément, le
précieux sésame qui va nous permettre d’adopter. Mais la joie est de courte
durée, le plus dur reste à faire : trouver une "organisation
autorisée pour l'adoption." Nous ne sommes pas des aventuriers dans
l'âme, partir seuls dans une contrée lointaine à la recherche d'un orphelinat,
avec tous les risques que cela peut comporter, très peu pour nous. Une
O.A.A, c’est l'intermédiaire indispensable pour pouvoir adopter à
l'étranger dans de bonnes conditions.
Mars-Avril 2011 : toutes nos
demandes de candidatures auprès des O.A.A nous reviennent avec une fin de non
recevoir : notre profil ne correspond pas aux personnes qu'ils recherchent, il y a
trop de postulants, pas assez d'enfants à adopter... 18 lettres, 18 réponses
négatives, notre moral est au plus bas, on n'ose même plus ouvrir notre boîte
aux lettres. Et si on avait fait tout ça pour rien?
Et puis…
Avril 2011 : miracle !
une O.A.A semble s'intéresser à nous. Ils veulent nous rencontrer, ce qui se fait
relativement vite. L'entretien se passe bien. Ils veulent bien nous aider dans nos démarches – nous sommes sur un petit nuage
et mesurons la chance que nous avons: nous faisons partie des 7% de candidats qu'ils acceptent dans leur association.
Juillet 2011 : constitution
d’un dossier de demande d'adoption pour un certain pays d'Afrique. On court dans tous les sens pour obtenir les
papiers nécessaires : actes de naissance, photocopies du livret de
famille, extraits du casier judiciaire, lettres de recommandation, que sais-je encore, mais qu'importe, au
moins on est actif, les choses
avancent.
Pas pour longtemps...
Avril 2012 : On n'y croyait plus, mais ça y est, le dossier part et est enregistré par les autorités du pays en question. Même s'il faut attendre six longs mois avant d'être sûrs que notre candidature sera acceptée, au moins, notre dossier est là-bas.
Octobre 2012 : pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Ce qui veut dire, en somme, que notre candidature a été acceptée. Maintenant, il nous suffit d'attendre une proposition d'enfant. Et oui... encore attendre... avec en bruit de fond les mêmes doutes et les mêmes questions... parce que j'ai beau me raisonner et mesurer le chemin parcouru depuis 2009, il y a cette petite voix au fond de moi qui me dit que, finalement, on en est encore au même point.
Alors, où en serons-nous en Novembre 2013?